Se souvenir pour ne pas oublier…
Le débarquement de Provence, le 15 août 1944, sera décisif dans la libération du sud de la France, mais aussi de l’Est puis de l’Alsace.
La première capitale comtoise à être libérée sera Lons-le-Saunier, dans la nuit du 24 au 25 août 1944. Il faudra attendre encore 10 jours avant que les troupes alliées ne prennent Pugey et Arguel. Ornans le sera le 4 septembre, date à laquelle le 3e bataillon du 4e régiment de tirailleurs tunisiens, emmené par le capitaine René Lacroix, libèrera la ville des troupes allemandes.
Le 5 septembre vers midi la totalité des ponts sur le Doubs sont détruits par les allemands, compliquant la tâche des libérateurs. Heureusement, le pont d’Avanne a été pris le 5 au matin et solidement gardé ; il sera le seul point de passage sur le Doubs.
Besançon sera libérée le 7 septembre, et célèbrera le 8 septembre à midi sa libération. Si l’on ne connait pas la date précise de la Libération de Osse ni des communes du plateau, (Nancray, Bouclans, Champlive…), l’on peut toutefois la situer entre le 7 et le 8 septembre. Plus bas dans la vallée les combats feront rage durant plusieurs jours afin de parvenir à libérer Baume-les-Dames.
Le 5 septembre à six heures du matin, le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, des éléments du 3e spahis algérien et le groupe de FFI de Baume lancent les combats pour la Libération de la ville. Dans la nuit du 6 au 7, cette dernière subira un important pilonnage américain ; ce bombardement d’artillerie durera 48 heures. Dans la nuit du 8 au 9, les troupes américaines, françaises et les FFI passeront à l’assaut et investiront la ville évacuée par les Allemands la nuit précédente. Le 9 septembre au matin, après de longues journées de souffrance, Baume-les-Dames sera libérée mais une grande partie de la ville est en ruines. En moins de 3 semaines une bonne moitié du territoire comtois sera libéré
Fait méconnu, notre village de Osse, et une petite partie de la région, n’étaient pas seulement en zone occupée, mais également en “zone interdite”, (ou réservée). En effet, au nord-est de la France, une large bande est décrétée « zone réservée » par les autorités nazies qui envisagent une germanisation des territoires. L’une des conséquences les plus marquantes de cette mesure concerne l’impossibilité de franchir la ligne Nord-Est à partir de novembre 1940, ce qui fait de la zone réservée une zone interdite. Les réfugiés de l’Exode auront interdiction de revenir dans ces zones. Un organisme allemand, l’Ostland, sera chargé d’y confisquer des terres aux Français pour les distribuer à des colons allemands. La loi interdisant le franchissement de la ligne sera maintenue jusqu’en mars 1943.
Si certaines maisons du village ont été occupées à plusieurs reprises par les troupes allemandes, par chance, aucun enfant de Osse ne perdra la vie durant la seconde guerre mondial.
Denis Maraux