Situation ecclésiastique
« Ancien régime. Doyenné de Sexte, paroisse d’Osse, desservant une partie de Vauchamps. Vocable de Saint-Jean –Baptiste. Collateur chapitre de Saint Jean de Besançon. »
L’église d’Osse devait déjà exister au XII è siècle.
Une première citation en fait mention en 1148 concernant « l’ecclesia d’Osse », qui est alors confiée à St Jean de Besançon. Cette église relève du patronage du chapitre métropolitain, de même qu’une partie de Vauchamps. En 1363, elle est unie à l’église de Bouclans, alors sous le patronage de l’abbaye de Saint Vincent de Besançon. Les deux patrons continuent d’exercer leur patronage et assurent la présentation alternative.
Comme nous l’avons vu précédemment, la communauté s’est trouvée décimée en 1350, ce qui justifie le rattachement de l’église à une paroisse voisine, en 1363, et vraisemblablement toute absence de nouvelle citation concernant la communauté religieuse avant le XXII è siècle.
En 1684, l’église est toujours dépendante de la paroisse de Bouclans, et une sentence ordonne aux habitants d’Osse de s’entendre avec leur curé, afin de réparer l église et le presbytère de Bouclans.
Une église existe-t’elle encore à Osse à cette époque, nous l’ignorons, mais en 1744 des travaux sont exécutés sur le clocher d’Osse, qui menace ruine et une sacristie est construite à la même date. Ce bâtiment semble donc fort délabré, ce qui amène les habitants à déposer une requête auprès de l’intendant du comté de Bourgogne en 1776, afin d’être autorisé à vendre le bois de réserve pour financer la reconstruction de l’église. L’intendant délègue son subdélégué qui se rend sur place. Ce dernier fait son enquête et déclare « que les murs sont encore debout, qu’ils ne sont pas lézardés et que quelques réparations permettraient de conserver le bâtiment et dispenserait d’exécuter un bâtiment neuf ». Le clocher lézardé est doté d’une cloche de 8 quintaux, qui semble avoir été fondue en 1776 par Joseph Rognon, de la Grande Combe de Morteau.
Non satisfaits, les habitants ont recours au grand maitre de la maîtrise des eaux et Forêts qui charge son architecte de l’expertise en mars 1777. Ce dernier reconnaît que cette église couverte de laves est très humide et qu’il y a obligation de construire un nouveau bâtiment sur un autre emplacement.
Le Conseil d’Etat se range à cet avis et le 14 mai 1778 autorise la reconstruction de l’église, la réparation du mur du cimetière et des fontaines publiques.
Les travaux sont adjugés la même année pour 20.000 livres à Alexis Didier d’Ornas. L’architecte Colombot a établit le cahier des charges et intervient en 1782 sur le chantier pour ordonner à l’entrepreneur de cesser de faire les voûtes avant que le bâtiment ne soit couvert. Il propose également de faire extraire les pierres des voûtes au Gratteris.
Les travaux paraissent avoir été achevés en 1784. Ils sont réceptionnés par les architectes Stabat et Vernier. Mais les habitants souhaitent compléter l’équipement du nouveau édifie cultuel, et à cette date se permettent de faire couler deux cloches par le fondeur Bournier, et ce sans autorisation de l’intendant qui , en 1787, déclarera nul le marché passé.
La Révolution mettra vraisemblablement un terme à ce procès administratif, mais les habitants devront alors faire face à de nouvelles épreuves… D’abord le Vicaire chargé de la paroisse refuse de lire la lettre de l’Evêque constitutionnel et, en 1795, les autorités reprocheront aux paroissiens d’être trop dévoués (aux prêtres déportés rentrés). Plusieurs prêtres réfractaires séjournent au village où certains d’entre eux seront arrêtés. Après le Concordat un prêtre constitutionnel officie à l’église, et un terrain est acquit en vue de la construction d’un presbytère qui sera détruit par l’incendie de 1874. Un nouveau presbytère est réceptionné en 1877.
Des travaux importants sont encore effectués à l’église, notamment la couverture en laves entre 1855 et 1887, la reconstruction du dallage du chœur, la dorure du tabernacle et les peintures et fresques sur voutes en 1855.
Le clocher est détérioré par l’orage en 1939 ;les dégâts, estimés à 10.000 F ne seront répares qu’en 1947 pour la somme de 489.720 F.
Les paroissiens manifestent leur dévotion par l’érection de quelques oratoires, une statue dorée de la Vierge, œuvre du fondeur ROY en 1857 et les trois croix de bois posées en 1851 à chaque extrémité du village sont remplacées en 1915.